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Saidou Dicko

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Saidou DickoBurkina Faso, 1979

Dicko Saïdou est né en 1979 à Déou au nord du Burkina Faso.À l’âge de 5 ans, Dicko, berger Peulh, apprend à dessiner en recueillant les ombres de ses moutons sur les sols du Sahel. De 5 à 7 ans, il fait l’école coranique à quelques kilomètres de son village natal. Après son initiation, il redevient berger et imagine son propre alphabet en utilisant les étoiles, la lune et le soleil.À l’âge de 9 ans, il part à Ouagadougou pour aller à l’école. Trois mois lui suffiront pour comprendre que l’école ne lui convient pas et qu’il préfère apprendre à sa manière. C’est à partir de ce moment qu’il commence à apprendre le français avec les enfants de son quartier. Ceux-ci vont le rejeter car il fait l’école buissonnière et le traitent de » villageois ». Pour rester en contact avec eux et pour attirer l’attention des enfants vers lui, il crée un vidéo club en ombres chinoises. Il projette les ombres sur les murs du quartier et récolte une pièce de 5 F CFA par enfant. Avec cet argent, il achète un ballon de foot pour jouer avec eux. À chaque fois qu’il voit les enfants de son quartier, Dicko leur demande des mots en français, prétendant qu’il les connaît. Il donne deux jours aux enfants pour se renseigner et lui apporter la réponse. S’ils ne le font pas c’est lui qui va les traiter de « villageois », insulte suprême pour eux. Il écrit les nouveaux mots qu’il apprend avec son alphabet codé. À leur insu Dicko apprend le français chaque jour un peu plus.Pendant toute son adolescence, Dicko enchaîne les petits boulots pour se payer ses fournitures et pour continuer à peindre et à dessiner : berger de veaux, vendeur de pétrole et vendeur d’eau en barriques de porte-à-porte, vendeur ambulant de produits de beauté, ramasseurs de ballons au stade, réparateur de radios, décorateurs de maisons …. En 1997, il apprend la cuisine avec des missionnaires Philippins. À la suite de sa formation, en 1999, il commence à travailler dans l’hôtellerie, à l’hôtel Le pavillon vert à Ouagadougou. Il est d’abord plongeur, puis cuisinier. En même temps, il crée une association des jeunes du quartier de Hamdallaye (Ouagadougou) pour le maintien de la propreté des infrastructures du quartier.En 2003, il devient maître d’hôtel au Pavillon vert. À cette période, il continue de peindre et vend ses œuvres aux clients de l’hôtel. Parallèlement, il crée une galerie chez lui en reconstituant une case Peulh traditionnelle (lit, calebasses, habits traditionnels, nattes et ses peintures qui représentent les paysages du Sahel). Ses œuvres sont faites uniquement avec des pigments naturels (racines, feuilles, troncs d’arbres, bouse de vache, gomme arabique, encre des élèves coraniques). Chaque pigment a une histoire. En 2005, il décide de partir au Sénégal pour découvrir d’autres horizons. Après 20 ans de dessin et de peinture, en décembre 2005, Dicko décide de se mettre à la photographie pour faire partager sa vision de l’ombre à tout le monde : « Pour moi, c’est l’ombre qui m’a permise d’apprendre à dessiner et c’est comme l’enfant d’un voisin qui venait me rendre visite. Cet enfant m’a donné l’amour des enfants et l’envie d’en avoir. Je me suis alors mis à chercher une femme et je l’ai trouvée, c’est ma peinture. Nous avons fait des enfants ensemble et ce sont mes photos d’ombres. Qui dit que ce n’est pas bon de faire beaucoup d’enfants ? Faux, il suffit juste de penser à leur avenir auparavant. Ma femme et moi, nous avons beaucoup d’enfants et nous continuons à en faire ».Aujourd’hui à Dakar, il vole les ombres des gens et des animaux sur les sols et les murs de la ville. Il choisit d’abord le fond et ensuite il saisit la silhouette des gens, leurs attitudes, leurs postures, leurs allures. Parfois déformées, ses ombres peuvent faire penser à des créatures imaginaires ou de l’au-delà. Aucune de ses photos numériques n’est recadrée ou retouchée.En Mai 2006, il expose lors de la Biennale d’art contemporain de Dakar. Il n’est pas dans la sélection officielle, mais il présente une soixantaine de photographies d’ombres dans la sélection Off. À la suite de cette exposition, il obtient un prix de la fondation Jean-Paul Blachère qui récompense les jeunes artistes. La Galerie Le Manège à Dakar va exposer quelques photos et deux tableaux suite à la biennale Off. Il participe aussi à une exposition collective à Saint-Domingue lors du premier festival ACP (groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique).En Octobre, la fondation Blachère l’invite à exposer pour une exposition collective avec les 5 lauréats du prix Blachère (exposition en France à Apt, siège de la fondation JP Blachère du 19 octobre au 14 janvier 2007)Ce voyage en France, orchestré par la fondation JP Blachère, permet à Dicko d’exposer aussi en Belgique, à la galerie La vénerie à Bruxelles pendant la Quinzaine Africaine (exposition du 3/10/06 au 6/11/06).En novembre, c’est la Galerie Chab de Bamako qui décide d’exposer une quarantaine de photographies.En 2007, c’est ARTMADRID qui a accueilli son travail. Puis c’est à Gorée qu’il est rentré dans le cercle des « Portes ouvertes de Gorée » pour une exposition de photographies et pour la première fois de peinture. La fin de l’année 2007 a été marquée par deux grands évènements pour Saïdou. Tout d’abord avec l’association belge Africalia qui a réalisée une monographie sur son travail montrant une centaine de photos en couleurs réalisées au Sénégal et au Burkina. La sortie du livre a eu lieu à Bruxelles en septembre, accompagnée d’une exposition au théâtre Flamand KVS.Pour finir l’année en beauté, Saïdou a été récompensé aux 7èmes Rencontres de la Photographie de Bamako par l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie. Il a reçu le prix du ‘meilleur artiste francophone’. En 2008, c’est à la 8ème Biennale d’Art Contemporain de Dakar qu’il est aussi récompensé par la Fondation Thamgidi pour une installation vidéo « Histoire d’eau » qu’il a réalisé avec l’artiste plasticien sénégalais Piniang.Lors de cette biennale il a aussi exposé dans le Off ses nouveaux projets photographiques, sa peinture et une autre installation vidéo « Moulins d’Afrique, femmes du Sahel ». Pour cela il a eu le prix Off du public par l’Union Européenne.

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